Perdre quelqu’un est un réel traumatisme. D’abord, parce qu’être privé d’une personne que l’on aime est déroutant. Nous vivons nos journées comme si elles étaient infinies et que tout était acquis. Et même lorsque nous avons la conscience que tout peut être perdu, le psychisme tente de nous faire oublier cette possibilité, source de trop de souffrance.
Lorsque nous quittons nos collègues de travail le soir, nous lançons un « au revoir » à demain, comme s’il était certain que rien ne change. Lorsque nous embrassons nos enfants le soir avant qu’ils s’endorment, nous ne pouvons pas imaginer que ce sera notre dernier baiser. Lorsque, trop occupé, nous répondons brièvement à un ami, à un parent, nous acceptons l’idée de mieux faire la prochaine fois.

Mais s’il n’y avait pas de « prochaine fois » ?
Le deuil nous confronte à la finitude possible et à la mort. Et parce que la mort est un choc pour notre esprit, elle nous sidère.
Ce que vous ressentez si vous avez perdu quelqu’un est légitime. Vous êtes bousculés dans votre quotidien par toutes ces émotions qui vous assaillent, vous submergent, vous noient, avant qu’elles ne s’apaisent, un jour.
La mort est une fin inévitable et parfois, elle nous surprend et dévaste tout. Nier les émotions ressenties en nous forçant à reprendre le cours de notre vie ne peut qu’accentuer, à terme, la tristesse de ce deuil. Parce que la tristesse est une de ses étapes. Qu’il s’agisse d’un deuil périnatal, du deuil de notre parent, de notre conjoint ou d’un proche, le processus est le même.

L’annonce et le choc. Très vite, on refuse d’y croire
c’est ce que l’on appelle le déni : « Non, ce n’est pas possible ». « Ça ne m’arrive pas à moi ». « Il/elle n’est pas mort, c’est un cauchemar ».
Sauf que la personne ne revient pas. Que le manque arrive. Que le bouleversement est imminent. Alors la colère s’active et détruit tout sur son passage. N’avez-vous jamais ressenti cette profonde injustice, cette rage qui vous ronge de l’intérieur ? Souvent même, vous en arrivez à marchander. « Mais pourquoi lui et pas moi ? ».
Résigné, nous finissons par être envahi de cette profonde tristesse. De celle qui nous fait dire que le monde ne sera plus jamais pareil et qu’une partie de nous s’est brisée. Une tristesse qui, souvent, remet en cause notre vision de la vie, de nos actions. Le deuil à ce pouvoir de nous rappeler que rien n’est éternel. Il donne un gout particulier aux choses qui nous semblent normales et que nous n’envisageons pas comme éphémères.
Lorsque la tristesse s’apaise et qu’une personne a assez de force psychique et physique pour la dépasser, arrive la résignation. La résignation, c’est ce sentiment que l’on ressent lorsque l’on n’a pas forcément envie d’accepter une situation mais qu’on y est obligé parce qu’il n’y a pas d’évolution possible.

Chacun de nous vivons de manière particulière et individuelle les deuils qui composent notre vie
Ces différences ne sont pas le fait de notre vulnérabilité et notre faiblesse
Elles sont le fait de nos ressources qui sont différentes. Elles sont en étroites relations avec la place que le défunt occupait dans notre vie, dans nos relations affectives, dans les projets que nous avions fait avec lui. L’expression « faire son deuil » que l’on entend tous, implique à elle seule la notion d’activisme, obligeant presque à renoncer à cet envahissement d’émotion, pour contrôler, aller de l’avant, ne pas se laisser abattre, combattre même.
La manière dont vous vivez votre deuil vous appartient. Il n’y a aucune norme dans la souffrance et la douleur. Le « travail de deuil » se fait en nous, malgré nous. Il démarre au moment même où vous êtes privés de la personne décédée.
Le deuil ouvre une plaie en nous. Et comme chaque plaie ouverte, elle a besoin de temps pour cicatriser. Le deuil fait effraction dans notre vie et vient activer ou réactiver nos peurs et angoisses. Il nous confronte à l’oubli de notre propre existence, alors même que la culture du deuil implique l’omniprésence de la personne décédée par les rites et les coutumes.
Mourir ne signifie pas ne plus exister. L’existence est plus profonde, elle se révèle à l’aide de tous les petits cailloux de souvenirs, d’émotions, d’engagements laissés de notre vivant. Si vous avez perdu quelqu’un, alors regardez tout autour de vous. L’oubli n’existe que chez ceux qui le souhaite. Nous ne sommes pas que présence physique, et c’est uniquement cela qui s’éteint à notre mort. Nos mots, nos actes, nos émotions, nos créations, tout ce que nous avons semé ne se laisse pas emporter par le vent, mais s’ancre fermement chez ceux que nous aimons.

Laissez vos souvenirs apaiser votre douleur
Laissez-vous envahir par les émotions, elles sont là pour une chose simple : petit à petit, elles sèment les graines de votre reconstruction
Débarrassez-vous de votre culpabilité et de vos regrets. Ils ne vous tirent que vers le passé et le négatif. Vous ne pouviez pas imaginer une seule seconde ce qu’il allait arriver. Assurément que vous auriez fait différemment si vous aviez su. Se culpabiliser et porter une responsabilité qui n’est pas la vôtre ne changera pas l’issue.
Si vous en ressentez le besoin, écrivez une lettre à cette personne. Pleurez en lisant son livre préféré. Acceptez d’avoir besoin de petits morceaux de l’autre, de celui tant aimé, qui vous a quitté. Videz votre colère, elle ne fait du mal qu’à vous. L’ensemble de ces émotions n’ont qu’un but : celui de vous amenez à l’acceptation. L’acceptation vous amènera un jour à l’apaisement et à la paix. Et vous le savez au fond de vous, c’est la seule chose qu’aurait aimé la personne perdue.
Vous aurez parfois besoin de vous sentir épaulées et guidées, et cela est tout à fait normal. Les psychologues de mapsyenlignechezmoi.fr sont formées à la prise en charge du deuil. Vous ne manquez pas de ressources, vous en êtes remplies, mais parfois, l’obscurité que fait régner la souffrance causée par la perte, nous oblige à nous tourner vers quelqu’un pour nous montrer où se trouve la lumière.
Merci. Cet article m a touché.