Nous sommes tous amenés à prendre des décisions au quotidien. De la plus anodine à celle qui changera notre vie, nous devons nous positionner pour avancer. Famille, travail, amis, projets: chaque sphère de notre vie est le reflet des choix que nous avons réalisés. Mais qu’en est-il lorsque tout ne se passe pas comme prévu ? Lorsque nous savons que nous avons pris la bonne décision mais que des difficultés surviennent ? Comment garder le cap et ne pas laisser les doutes nous submerger ?

Rester focus sur l’intention et la motivation pour traverser une période de doutes

J’ai récemment traversé une grosse période de doutes. J’ai quitté le salariat, il y a huit mois pour m’installer à mon compte. Durant les six premiers mois, cela coulait de source: tout se passait comme je l’avais imaginé, et même mieux. J’avais évidemment envisagé toutes les possibilités et j’avais épargné de l’argent pour pouvoir gérer mon quotidien en cas de besoin. Mais jusque là, il n’y avait pas eu de raison de m’inquiéter.

Et puis un jour, mon plus gros contrat a pris fin. C’était une bonne nouvelle pour la famille que j’accompagnais, mais ceci m’a obligé à me réinventer, et rapidement. J’avais quitté le salariat en sachant que je n’y reviendrai pas parce que je ne voulais pas y revenir. J’avais ce besoin et cette envie d’indépendance et de pouvoir gérer mon temps de la manière la plus optimale pour moi. Mais à la fin de la prise en charge au sein de cette famille, j’ai commencé à penser que le salariat était plus sécurisant. Je me suis mise à rechercher un emploi salarié à temps partiel afin d’assurer mes arrières, tout en poursuivant mon activité indépendante au gré des missions. Le temps s’est écoulé et je ne trouvais pas de nouvel emploi, moi qui n’avais jamais eu la moindre difficulté pour être recrutée.

Je ne savais donc plus quoi penser: devais-je persister ou abandonner mon activité indépendante ? Devais-je renforcer mes recherches d’emploi, voire les élargir à un emploi à temps plein ? Moi qui étais partie du salariat pleine de motivation, de certitudes et de projets, je me retrouvais à douter de ma décision. C’est à ce moment que je me suis souvenue de ce que je répétais fréquemment aux personnes qui m’entouraient:

📌Quand on doute, il faut toujours revenir à notre intention de départ.

Quelle était donc mon intention lorsque j’ai décidé de démissionner ? J’avais passé sept ans à travailler à temps plein dans le secteur médico-social, à des postes différents mais toujours auprès d’un public adulte en situation de vulnérabilité psychique. Je ne supportais plus le manque de temps et de moyens au sein des structures pour accompagner efficacement et dignement ces personnes.

J’ai souhaité devenir travailleuse sociale indépendante pour ces deux raisons: pouvoir prendre le temps d’accompagner les personnes, et le faire de manière qualitative (et non plus quantitative). On ne va pas se mentir: j’ai également souhaité gagner davantage de rémunération en travaillant moins d’heures par semaine. Voilà les motivations qui m’avaient conduite à démissionner d’un CDI à temps plein.

Une fois que je me suis remémorée ces motivations, il n’y avait plus de place pour les doutes.

Ma place était loin du salariat, quitte à devoir me tracasser pour pouvoir vivre décemment de mon activité indépendante. Car derrière les motivations que j’ai citées, il y a une réalité bien concrète: celle de la manière dont je souhaite occuper mon temps. Je ne souhaite plus passer ma semaine de travail en étant sous pression, en étant contrainte de négliger telle personne ou telle tâche, en rentrant chez moi déçue, contrariée ou inquiète.

Je veux au contraire avoir du temps pour ma pratique spirituelle, ma famille, mes animaux, mes projets. J’ai donc dû me rappeler les raisons, bonnes et adaptées à ma personne, pour lesquelles j’avais pris cette décision et non plus me focaliser sur les conséquences désagréables qu’elle a engendrées.

Il s’agit donc de privilégier le motif d’une décision et non ses conséquences qui sont indépendantes de notre intention initiale

Je savais pourquoi je quittais le salariat, mais je ne savais pas comment allait évoluer mon activité indépendante. Je savais ce que je quittais, et surtout pourquoi, mais je ne savais pas ce qui m’attendais. Mais en réalité, les difficultés sont justement là pour nous apprendre à marcher sur le chemin de la vie que nous souhaitons. Lorsque nous nous promenons le long d’une berge en direction d’un couché de soleil, notre regard est fixé sur le soleil lui-même, et non pas sur les cailloux ou les trous que nous avons empruntés et qui sont désormais derrière nous.

En nous remémorant notre intention et notre motivation de départ, nous nous re-connectons à notre intuition. Cette sourde intelligence qui collecte les informations factuelles qui nous rappellent ce pourquoi nous faisons les choses. Les doutes sont quant à eux l’affaire de l’égo, de nos blessures, de nos peurs et de nos traumatismes. 

Traverser une période de doutes en nous rappelant que nous expérimentons uniquement ce qui doit l’être

Après m’être remémorée mon intention et ma motivation, j’ai tenté de comprendre ce que je vivais, ou plutôt ce que je ne vivais pas. Pourquoi ne réussissais-je pas à trouver un nouvel emploi salarié alors que tout avait été fluide dans mon parcours professionnel jusqu’à présent ? J’avais pourtant envoyé des dizaines de candidatures avec un CV plutôt bien garni au vu de mon âge.

Je consultais les offres d’emploi sur plusieurs sites, et régulièrement. Vraiment, je ne comprenais pas ce qui clochait. J’en suis arrivée à la conclusion que ma place n’était plus au sein d’une entreprise, du moins pendant un certain temps. Et je l’ai accepté car au final c’est la seule réalité qu’il m’était donnée de vivre à cette période.

Pour moi cela signifiait que je devais persévérer dans mon activité indépendante. Mais bien plus encore, cela signifiait que je devais focaliser mon attention uniquement sur cet objectif. Ainsi, le fait de ne pas expérimenter une situation (le travail salarié) m’a permis de savoir ce que je devais expérimenter (mon activité indépendante). C’est comme si toutes les pièces du puzzle étaient correctement assemblées. Je gardais néanmoins à l’esprit que tout est évolutif et que tout peut donc changer. Mais ma réalité du moment était très claire, il suffisait que je prenne le temps de l’analyser et de l’accepter.

Nous ne connaissons pas notre destin. A ce titre nous pouvons seulement avoir la foi et accepter les expériences et les épreuves de la vie. Alors autant le faire en conscience et dans la joie! Gardons un esprit enjoué à l’idée de pouvoir expérimenter la vie, même si cela inclut des moments difficiles ou désagréables. Ayant une vision à long terme et ne nous focalisons pas sur l’immédiateté d’une situation déplaisante. La peine d’un jour est le bonheur du lendemain. Le plan de notre vie nous est inconnu mais il n’en demeure pas moins juste. Nous expérimentons uniquement ce qui doit l’être, le reste ne nous est pas destiné. Alors même lorsque les doutes nous assaillent, essayons de garder la tête froide et de faire confiance au Destin.

Et vous, avez-vous déjà traversé une période de doutes ? J’espère qu’après la lecture de cet article vous serez convaincu que la décision que vous avez prise était la bonne, et au final la seule, à prendre. Et puis, s’il y a besoin d’effectuer des ajustements, réalisez-les avec joie et souplesse. Mais plus que tout, faites confiance au destin et à votre intuition: ces deux-là ne vous tromperont jamais :-)