Les impacts psychologiques et émotionnels des erreurs de jeunesse
Imaginez une femme qui a commis une « erreur » durant son enfance par exemple.
Plus tard, à l’adolescence, la personne ayant « subi » les conséquences de cette erreur a fini par en parler.
S’ensuit une conversation difficile avec les adultes où elle se sent humiliée, honteuse et démunie, face à des jugements et des reproches.
Le poids des erreurs passées
La question fatidique est alors posée :
« Pourquoi tu as fait ça ? »
Souvent, lorsqu’on est amené à devoir se positionner sur une décision ou une erreur passée, nous ne sommes pas en mesure de répondre.
La honte prend le dessus, et on se sent pitoyable, car on ne voit que l’acte, décrit comme une ignominie, une honte, une déception.
Pourtant, le « pourquoi » n’a souvent pas pour but de comprendre, mais plutôt d’exprimer un reproche, une déception ou une critique.
Les erreurs de jeunesse et leurs répercussions
Les erreurs de jeunesse ont tendance à ressurgir comme un boomerang :
- Les conséquences refont surface.
- Le « secret » est révélé (il ne s’agit pas de crimes ici, mais d’erreurs moins graves, bien que les implications puissent être similaires).
- Ton discernement évolue, comme dans le passage de l’enfance à l’adolescence.
- Ton sens des responsabilités se développe avec la maturité.
Des mois, voire des années, peuvent passer avant que ces erreurs ne te rattrapent.
Tu as évolué.
Tu n’es plus cette enfant fasciné par le feu, qui a mis le feu à un champ en allumant une botte de foin pour faire sauter un gros pétard.
Tu n’es plus cette enfant curieux qui a palpé la poitrine de son amie plus âgée en pensant qu’elle ne s’en rendrait pas compte.
Tu n’es plus cette enfant observateur qui a voulu faire couler l’eau dans la cabane du jardin pour comprendre comment les pompiers débarrassent l’eau des maisons inondées.
Tu n’es plus cette enfant coquine qui a taillé des morceaux de savon en forme de chewing-gum pour faire une blague à ta cousine.
Tu n’es plus cette enfant « serviable » qui a mis des pâtes sur le feu en oubliant d’ajouter de l’eau.
Tu n’es plus cette enfant qui coupait les fourmis en deux pour voir de quel type de verre elles étaient composées.
Tu n’es plus cette enfant qui a tiré sur une cigarette, bu une gorgée de vin ou avalé un morceau de charcuterie non halal « pour voir ».
La liste pourrait être encore longue, n’est-ce pas?
Parfois, on se confronte à d’anciennes parties de nous-mêmes : plus immatures, moins connaisseurs, plus effrontées, moins raisonnables.
La mise à jour arrive brutalement avec son lot d’interprétations, de projections et de jugements : pyromane, obsédée sexuelle, sociopathe, psychopathe, sadique, transgresseure.
La peur surgit, peur que cette erreur de jugement, cette (in-)expérience, cette décision impulsive soit le signe ou la preuve d’un problème plus grand, redouté consciemment ou inconsciemment par la société.
Les impacts psychologiques et émotionnels des erreurs de jeunesse
Repenser à ses erreurs de jeunesse peut entraîner diverses conséquences négatives, tant psychologiques qu’émotionnelles.
Ces conséquences sont souvent alimentées par des croyances limitantes profondément enracinées.
Voici une analyse détaillée de ces conséquences, accompagnée d’exemples et d’explications des croyances sous-jacentes.
1. Sentiment de honte et de culpabilité
Conséquence :
La honte et la culpabilité sont des émotions paralysantes qui peuvent étouffer la croissance personnelle et professionnelle. Elles engendrent un cercle vicieux de dévalorisation de soi et d’autocritique constante.
Pourquoi : La croyance limitante ici est souvent « Je suis une mauvaise personne parce que j’ai fait des erreurs. »
Par exemple, une personne qui se souvient de ses excès lors de fêtes peut penser qu’elle n’a pas de valeur ou de moralité.
Elle associe ces comportements passés à son identité actuelle, oubliant que les erreurs font partie de l’apprentissage et de la croissance.
2. Perte d’estime de soi
Conséquence :
Repenser à ses erreurs peut gravement affecter l’estime de soi. Cela peut mener à une auto-perception négative et à un manque de confiance dans ses capacités à prendre de bonnes décisions à l’avenir.
Pourquoi : La croyance limitante est souvent « Je suis incapable de faire de bons choix. »
Par exemple, si quelqu’un se reproche d’avoir choisi une mauvaise carrière initiale, il peut douter de sa capacité à faire des choix judicieux maintenant.
Cette auto-doute perpétuée peut entraver la prise de décisions actuelles et futures.
3. Anxiété et stress accru
Conséquence :
L’anxiété liée aux erreurs passées peut se manifester par une rumination constante et une inquiétude excessive. Cette anxiété peut devenir chronique, affectant le bien-être général et la santé mentale.
Pourquoi : La croyance limitante ici est souvent « Je dois éviter de refaire des erreurs à tout prix. »
Par exemple, une personne qui a fait une erreur financière majeure peut devenir excessivement anxieuse à propos de toute dépense future, ce qui peut entraîner un stress constant et une incapacité à apprécier le présent.
4. Paralysie décisionnelle
Conséquence :
La peur de refaire des erreurs peut paralyser une personne au point de l’empêcher de prendre des décisions importantes. Cela peut mener à une stagnation personnelle et professionnelle.
Pourquoi : La croyance limitante est souvent « Je ne peux pas faire confiance à mon jugement. »
Par exemple, quelqu’un qui a vécu une rupture douloureuse à cause de mauvais choix de partenaires peut hésiter à s’engager dans de nouvelles relations, craignant de répéter les mêmes erreurs.
5. Ressentiment et regret
Conséquence :
Le ressentiment envers soi-même pour les erreurs passées peut conduire à une vie pleine de regrets, empêchant la personne de trouver la paix intérieure et de profiter de la vie actuelle.
Pourquoi : La croyance limitante ici est « Si seulement j’avais fait les choses différemment, ma vie serait meilleure. »
Par exemple, une personne qui regrette de ne pas avoir poursuivi ses études peut constamment se sentir inférieure ou insatisfaite de sa situation actuelle, négligeant les aspects positifs de sa vie présente.
6. Isolation sociale et relationnelle
Conséquence :
Le sentiment de honte et de culpabilité peut amener une personne à se retirer socialement, craignant le jugement des autres ou sentant qu’elle ne mérite pas d’être entourée.
Pourquoi : La croyance limitante est « Les autres ne me comprendront pas ou me jugeront pour mes erreurs passées. »
Par exemple, quelqu’un qui a traversé une période de dépression ou d’addiction peut se sentir indigne d’amitié ou de relations, préférant l’isolement à la vulnérabilité sociale.
7. Perpétuation des schémas destructeurs / faible sentiment d’efficacité personnelle
Conséquence :
Sans une réflexion constructive, la rumination sur les erreurs passées peut mener à la répétition des mêmes schémas destructeurs. Cela peut entraîner un cycle de comportements auto-sabotants.
Pourquoi : La croyance limitante est « Je suis destiné à répéter mes erreurs. »
Par exemple, une personne qui a échoué dans un projet professionnel peut inconsciemment saboter ses efforts futurs, croyant qu’elle n’est tout simplement pas faite pour réussir.
Les erreurs de jeunesse sont souvent interprétées à travers le prisme de croyances limitantes, ce qui peut avoir des conséquences psychologiques et émotionnelles significatives. Il est crucial de travailler sur ces croyances pour transformer la perception des erreurs passées en opportunités d’apprentissage et de croissance.
Pour approfondir ce sujet et découvrir comment surmonter ces défis, je t’invite à écouter l’épisode de podcast correspondant, « Les erreurs de jeunesse ».
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